samedi 14 décembre 2013

Chronique littéraire : Grâce, de Delphine Bertholon

Un roman intimiste, qui flirte avec le fantastique.
Après une longue absence, Nathan, jeune veuf chargé de ses deux jumeaux,  revient passer Noël 2011 dans la maison de sa mère, aux environs de Lyon. Mais les retrouvailles ne sont pas simples, trop de problèmes relationnels subsistent avec Grâce, sa mère, et avec Lise, sa sœur. Impossible de se sentir bien, cauchemars et hallucinations se succèdent. La maison cache un secret, est-elle hantée ? Un fantôme semble s’y déchaîner.

La narration des événements qui adviennent pendant les vacances de Noël 2011 alterne avec le journal de Grâce, en 1981, quand le bonheur a disparu, en même temps que Christina, la jeune fille polonaise chargée des enfants. Christina était la joie de vivre, adorée par Nathan, mais aussi par le père, Thomas. Grâce et Lise ont alors découvert la jalousie. Quel drame s’est joué ? Pourquoi Christina est-elle partie ? Pourquoi Thomas a-t-il aussi quitté la maison ? Tout ce passé douloureux enfoui depuis longtemps, jamais exprimé, interdit aux habitants de la maison de vivre normalement.

Ambiance tendue, irrationnelle, caractères fouillés, liens familiaux décortiqués, l’intrigue est bien menée. Il faut attendre le dénouement pour comprendre l’enchaînement du drame, sa logique, dans une campagne étouffante, et envisager une possible reconstruction.
Delphine Bertholon, née en 1976 à Lyon, a publié quatre romans. Elle est aussi scénariste pour la télévision. 
Grâce est disponible en Livre de Poche au prix de 7€.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 12 décembre 2013.

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