Eliza Donnelly avait tout pour elle : belle, douée,
mariée à un riche promoteur, mère d’un charmant petit garçon. Elle a pourtant
quitté les beaux quartiers de Chicago pour fuir à Paris et se cacher dans la grisaille
du Paris de 1950. Pourquoi ?
C’est une question qui ne trouvera sa réponse qu’à la fin du
livre, quand elle retourne enfin à Chicago, après s’être réinventée. A Paris,
c’est par la photo qu’elle survit puis se libère, laissant son talent s’exprimer,
rejoignant le monde artistique de l’époque. Sous un nouveau nom, Violet Lee,
elle retrouve peu à peu l’indépendance et un semblant de paix, malgré la traque
dont elle fait l’objet, et le remords d’avoir abandonné son fils.
En 1968, quand elle revient à Chicago, Martin Luther King
vient d’être assassiné, les débordements raciaux ravagent la ville, et sont
réprimés dans une violence totale. Violet veut témoigner du racisme généralisé,
de l’injustice, même si ses photos des manifestations la mettent en péril.
Cette partie du livre nous fait comprendre les racines d’un problème racial que
le mouvement « Black lives matter » a réaffirmé au grand jour.
Un beau portrait de femme, sensible et profond, dans un
contexte historique à redécouvrir.
Gaëlle Nohant, née à Paris en 1973, est une écrivaine française. Son roman est maintenant disponible en Livre de Poche.
Chronique publiée dans le JTT.
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