De mi-juillet à début août, la Drôme provençale est en effervescence. Une noria de tracteurs, moissonneuses et camions agricoles transportant d’énormes caissons vers les distilleries envahit les routes de campagne. La récolte des lavandes bat son plein. Elle doit se faire au bon moment, c’est-à-dire par beau temps, et quand la fleur est à son stade optimal, avec des épis bien fleuris mais pas secs. Après avoir émerveillé l’oeil par leur couleur, les effluves puissants des lavandes embaument alors l’atmosphère.
Pas moins de quatre intervenants sont nécessaires. Une
moissonneuse spéciale, dont l’écartement des griffes et des roues permet de
faucher une à une les rangées sans abîmer les autres, coupe, broie et pulvérise
la lavande dans un caisson amovible à l’arrière. Quand le caisson est plein, au
bout de deux ou trois rangées, il faut le vider dans un énorme conteneur
apporté par camion agricole. Plusieurs conteneurs sont nécessaires pour un
hectare de lavande. Les camions dispatchent les conteneurs vides dans les
différentes parcelles de lavande cultivée et viennent les rechercher dès qu’ils
sont pleins pour les livrer à la distillerie. Pendant leur remplissage, le lavandiculteur
y grimpe pour tasser la lavande au fur et à mesure. Une opération nécessaire
pour optimiser le transport mais surtout la distillation (il faut laisser le
moins d’air possible dans la paille de lavande).
Pendant toute la période de récolte, qui dépend des variétés de lavande, de l’exposition des parcelles, de la météo et de la logistique des transporteurs agricoles, la distillerie réceptionne les conteneurs de 4h du matin à minuit, sept jours sur sept. Après un temps de séchage, les conteneurs sont installés sous une chaudière amovible, qui envoie de la vapeur d’eau sous pression à travers la lavande tassée. La vapeur se charge des molécules odorantes puis est dirigée dans un condensateur, où elle est refroidie, et se transforme en liquide. On recueille ce précieux liquide dans un essencier. C’est alors un mélange d’huile essentielle et d’eau florale, qui se séparent par simple différence de densité. Ne reste plus qu’à stocker les deux composants dans des fûts, et les préparer pour la vente : décantation, filtrage, analyse, en fonction de leur destination finale.
La distillerie Les Passerelles à la Baume-de-Transit a
choisi de travailler sur le cycle complet de la lavande, en créant une petite
boutique, pour présenter quelques produits finis : essence de lavande, de
lavandin, eau florale… en divers conditionnements. Une équipe jeune et
dynamique accueille le public avec le sourire, et à toute heure !
www.distillerielespasserelles.com
Tél : 04 75 53 23 26
Article publié dans le JTT du jeudi 29 juillet 2021.