Au-dessus de Tournon, si on quitte le chemin des Tours en direction du hameau de Pierre, on arrive, après une belle montée dans les buis, au belvédère de la Chapelle. De là s’ouvre un panorama superbe sur la vallée du Rhône. Mais vous êtes-vous posé la question : d’où vient ce nom, belvédère de la Chapelle ? D’une chapelle, bien sûr. Mais aucune chapelle n’est visible alentour, il y a juste une table d’orientation destinée à renseigner les promeneurs sur les environs.
Et pourtant, une chapelle a existé ici, elle est actuellement
en ruines, enfouie sous une végétation sauvage, à une dizaine de mètres de la
table d’orientation. Quelques marches, une barrière de bois permettent d’y
accéder, juste au-dessus des vignes. A première vue, on ne distingue qu’un tas
de cailloux rongés par le lierre. Mais si l’on s’approche (c’est sportif), si
on escalade la végétation (encore plus sportif), on découvre des pans entiers
de murs, dont un arrondi qui formait vraisemblablement le chœur de la chapelle.
Renseignements pris, il s’agit de la chapelle des Trois
Croix ou chapelle du Calvaire, fondée en 1676, sous la protection du chanoine
de Saint-Julien. Elle fut longtemps un lieu de pèlerinage fréquenté par les
Tournonais, surtout en période de Carême. Elle apparaît nettement sur les
cartes postales anciennes, avec ses trois croix bien visibles.
Les pierres vénérables de la chapelle ont servi à édifier les murets des vignes environnantes, mais il est encore possible de dégager ce qui en reste, moyennant un sérieux élagage. Et pourquoi pas mettre un panneau explicatif ? Tournon pourrait alors s’enorgueillir d’une chapelle symétrique de celle de l’Hermitage, et même située plus haut ! Avis aux défendeurs du patrimoine …
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