Nous vivons dans une époque d’images. Dans ce roman, il est question du rôle du photographe, en situation de guerre comme de paix. Des limites de l’image comme représentation du réel. Et des limites de l’homme, que pourtant Dieu a créé à son image.
Le milieu dans lequel ils évoluent, c’est la Corse, avec son
nationalisme exacerbé, ses tensions stériles qui n’aboutissent qu’à la mort
d’hommes, au gâchis des énergies, à l’incapacité de fonctionner. Antonia
découvre que la guerre en ex-Yougoslavie en est une variante extrême. Elle y
perd toute croyance en l’homme. Pour son parrain, la foi aussi ne suffit pas,
il ne supporte plus d’enterrer ses proches. Et surtout Antonia.
Une narration bien menée, des personnages vivants, et une
analyse critique, désabusée, de la société corse. L’auteur interroge sur les
limites de l’image, de l’action politique, de la foi. On retrouve ici les
préoccupations mystiques de Jérôme Ferrari, professeur de philosophie en Corse,
lauréat du prix Goncourt en 2012.
« À son image » est maintenant disponible en collection Babel chez Actes Sud.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 5 novembre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire