Deux peintres qui ont beaucoup en commun. Leur goût pour les portraits, la nature, les animaux. Leur « grande gueule » et leur physique imposant. L’implication dans la vie politique de leur pays, et leur mise à l’index. Chacun à son époque a remis en question le paysage artistique et politique dans des œuvres peintes ou sculptées.
Ainsi, on peut voir dans les salles du musée les chiens fidèles de Gustave répondre aux tigres belliqueux de Yan, les portraits de famille de l’un observant les ancêtres de l’autre, la paisible Vallée de la Loue s’opposant aux buildings de Shanghai, ou les femmes légères, célébrées par les deux hommes, chacun à sa façon. Le parcours muséal permet de saisir la technique puissante de Pei-Ming, qui décline une couleur de base dans toute sa gamme chromatique, sur de grands formats, par exemple gris-noir-blanc. Alors que Courbet, lui, joue jusqu’à l’infini avec les verts.
Le président Macron a inauguré le 10 juin l’exposition Yan Pei-Ming face à Courbet. Elle est visible au Musée Courbet d'Ornans jusqu'au 30 septembre 2019.
C’est dans l’atelier de Courbet, autre lieu d’Ornans ouvert aux visites, que Yan Pei-Ming, qui vit maintenant près de Dijon, a réalisé certaines œuvres exposées, dont son portrait monumental. Autre visite incontournable en pleine nature, à quelques kilomètres : la Ferme de Flagey, ancien domaine familial de la famille Courbet.
Un portrait de Gustave encore plus phénoménal accueille les visiteurs : celui réalisé en bois flotté par l’artiste bisontin Vanly Tiene. Une prouesse d’équilibre, et un hommage à la modernité de son oeuvre.
Article publié dans le JTT du jeudi 19 septembre.
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