Naples, mégapole d’une richesse patrimoniale inouïe, est une
destination de vacances prisée, malgré sa réputation sulfureuse et … soufrée.
Après la vie trépidante de ses quartiers, on peut changer totalement d’univers,
en une heure seulement : il suffit de prendre le bateau qui dessert les
îles du golfe.
La plus cotée, la plus fréquentée, c’est Capri. Superbe île
montagneuse, aux criques mythiques, qui mérite sa réputation, mais draine hélas
des hordes continues de touristes. Lieu de villégiature de la jet-set, dès
l’Antiquité, puisque l’empereur Tibère en avait fait sa résidence, le moindre
café y est hors de prix. Dès l’arrivée au port, on est alpagué par les vendeurs
de souvenirs, les taxis, les garçons de café. Pour le visiteur soucieux
d’authenticité, Capri, c’est fini.
Ischia est la station balnéaire des Napolitains. Dominée par
le mont Epomeo (780 m), cette île volcanique offre une succession de plages, de
villages, où magasins et restaurants accueillent les vacanciers dans une
atmosphère détendue. Mieux : les eaux chaudes issues du volcan ont
engendré une forte activité thermale, on s’y baigne en hiver, des sources
bouillantes se déversant jusque dans la mer. De petits bus sillonnent l’île
montagneuse. Pour les randonneurs, des sentiers escarpés entre jardins
maraichers, vignes, vergers d’agrumes et jasmins odorants, offrent des vues
spectaculaires sur le golfe de Naples.
Procida est la plus petite et la plus secrète des îles. Une
île de marins, de pêcheurs, dominée par un château-fort sévère. L’activité se
concentre autour du port, au rythme des arrivées de bateaux. Les façades
colorées des maisons, dans une gamme de rose et jaune, l’église ocre à coupole,
les pavés noirs de basalte, forment un décor cinématographique qui varie au gré
de la lumière. Les habitants s’interpellent joyeusement dans les cafés,
épiceries et pêcheries. Plus loin, la marina accueille les plaisanciers. De
nombreux yachts appartenant aux Napolitains y stationnent, utilisés comme
résidences secondaires. C’est une oasis de rêve qui s’anime le week-end. Le
reste de la semaine, on vit dans une ambiance Dolce Vita, les vélos électriques
ont remplacé les Vespas. Seuls, les sirènes des bateaux, les cris des mouettes
et les carillons rompent la quiétude de l’île.
Article publié dans le JTT du jeudi 27 juin 2019.
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