Le concert était donné dans le cadre du 500ème anniversaire
de la Réforme. En plus de la divine musique, l'assistance a profité d'un cours
d'histoire magistral donné par le chef Gérard Lacombe. Les trois œuvres de
musique funèbre présentées étaient emblématiques d'un genre important dans
l'Allemagne, alors meurtrie par les guerres, de religion, de Trente Ans. Elles
exaltent la foi qui permet de dépasser la mort, une délivrance, un passage vers
le paradis.
Martin Luther, en traduisant la Bible en langue vulgaire,
l'allemand, voulait que chacun puisse s'approprier les textes sacrés. Le grand
chantier des luthériens fut donc de créer dès le XVIème siècle des écoles
gratuites et mixtes, où le peuple pouvait apprendre à lire. Comme Luther était
lui-même musicien, il composa des cantiques (chorals) destinés à être chantés
par l'assemblée des fidèles, affirmant comme Saint Augustin que « chanter,
c'est prier doublement ». Ainsi en Allemagne une révolution musicale a
accompagné la révolution religieuse.
Au XVIIème siècle, les compositeurs, rivalisant de
créativité, ont enrichi la liturgie chantée luthérienne d'apports venus
d'Italie. De nouvelles formes musicales sont apparues, motet, madrigal,
cantate, oratorio, grandes fresques polyphoniques où Telemann et Bach ont
excellé.
Les trois cantates, hommage à la Réforme, magnifiées par le
talent de musiciens et chanteurs, ont résonné sous les voûtes de la Chapelle
catholique des Saints-Cœurs, soulignant qu'aujourd'hui l'œcuménisme et la
tolérance sont une réalité à vivre au quotidien.
Article publié dans le JTT du jeudi 30 novembre.
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