Entièrement rénové et agrandi depuis 2011, le Musée Courbet est
parfaitement intégré à la nature environnante, falaises calcaires, forêts
denses et bord de Loue. L’ancienne maison bourgeoise a été prolongée par un
bâtiment de verre et de pierre, qui s’ouvre sur les paysages chers à ce peintre réaliste hanté par sa région
natale, la
Franche-Comté. Quelques pièces où a vécu le peintre sont
restées dans leur jus, et proposent une approche de l’homme, de son parcours,
de son époque. Mais l’essentiel du fonds permanent est une importante
collection d’œuvres de Gustave Courbet. Chaque été une exposition temporaire
permet de corréler l’œuvre de l’artiste
à celles d’autres artistes. Cette année,
grâce aux toiles prêtées entre autres par le Musée d’Orsay, c’est l’influence
de Courbet sur les impressionnistes qui est mise en lumière, dans une
présentation croisée de toiles d’inspiration naturaliste.
Gustave Courbet (1819-1877) après des études générales et
artistiques à Ornans puis Besançon monte à Paris exercer son art dès 1839. Fasciné
par la nature, il fréquente régulièrement la forêt de Fontainebleau, atelier en
plein air, lieu de prédilection et de discussions des peintres de toutes
générations, classiques, romantiques, réalistes ou impressionnistes.
L’observation minutieuse de la réalité, la traduction des effets de lumière, et
la représentation de la vie quotidienne sont ses sources d’inspiration. Puis, lors
de séjours en Normandie, Courbet découvre avec éblouissement la
mer. Ses magnifiques « Vagues » en témoignent, à
côté des marines de Monet, Manet, Boudin, Jongkind …
Gustave Courbet, au Quartier latin, se lie avec les milieux
anticonformistes et socialistes. Il peaufine sa théorie réaliste de la peinture. Et
innove : jusque là, seuls les sujets historiques ou religieux avaient
droit aux grands formats, tandis que la peinture de genre (les scènes
familières), les paysages ou les natures mortes se devaient d’utiliser de
petits formats. Avec
« L’Enterrement à Ornans » (1850) et ses paysans grandeur nature,
c’est la vie du peuple que l’artiste engagé impose. Scandale. Avec « Le
retour de la conférence » le scandale s’amplifie, mais Courbet n’en a
cure, ses engagements politiques, sa participation militante à la Commune (il
fera déboulonner la
colonne Vendôme , symbole napoléonien, en 1870), déchaînent sur
lui la violence. Personne
ne connaissait alors la sulfureuse « Origine du monde », peinte en
1866, qui ne sera présentée au public qu’à la fin du XXème siècle.
Article publié dans le JTT.
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