La chapelle de Ronchamp (70) célèbre avec
enthousiasme la nomination de l’œuvre de Le Corbusier au
Patrimoine de l'Unesco. Mais les bénévoles de l'Association Œuvre
Notre-Dame du Haut n'ont pas attendu cette reconnaissance glorieuse
pour multiplier les actions en sa faveur.
L'histoire de la Chapelle est longue,
il a fallu beaucoup de patience et d'énergie pour que, des ruines de
l'ancienne chapelle édifiée sur le mont, naisse un ensemble bâti
remarquable, témoin de son époque. Le Corbusier a magnifié le site
à travers une construction de béton révolutionnaire, plus tard
Jean Prouvé lui a ajouté la présence musicale du carillon, enfin
Renzo Piano a confirmé la permanence spirituelle en intégrant le
discret couvent des Clarisses en contrebas. Le paysagiste Michel
Corajoud a harmonisé le tout dans un environnement végétal sobre,
avec le souci de la pérennité et du recueillement.
Quatre architectes pour la
construction. Quatre piliers qui constituent la raison d'être de la
colline : architecture, spiritualité, musique, et transmission.
Et quatre horizons, qu'on domine par temps clair, qui ont donné leur
nom au Festival de musique éponyme, organisé la première semaine
d'août à Ronchamp. Chaque année, la violoniste de renommée
mondiale Marianne Piketty réunit autour d'elle dix jeunes virtuoses
parmi ses élèves. Invités à jouer ensemble, à créer des œuvres
inédites, à les offrir aux spectateurs, dans ce cadre exceptionnel.
P. et M.-C. Vincent, responsables de l'association M4H,
se chargent de l'organisation matérielle. L'hébergement est assuré
au couvent des Clarisses, une ambiance propice au travail et à
l'élévation spirituelle, l'occasion d'une rencontre entre deux
mondes d’exigence.
Cette année, le Festival, outre les
habituels concerts, conférences, et visites, a proposé au public
des parcours nocturnes poétiques et musicaux. Une autre façon
d'apprécier l'architecture, dans une déambulation nocturne,
magnifiée par la mise en lumière. Les interprétations des jeunes
virtuoses, postés en des endroits stratégiques étaient sublimes :
Bach, Dvorak, Mozart, Rossini. Violons, altos, violoncelles,
contrebasse se distinguaient, se répondaient, se mêlaient, dans les
différents lieux ouverts au public, mettant en valeur un angle, une
couleur, un jeu d'ombres ...
En contrepoint, les textes poétiques de
Soeur Marie-Claire, déclamés avec conviction par Pascal Froment,
évoquaient un cheminement spirituel mais ancré dans la réalité
: le parcours semé d'embûches des Clarisses, entre le départ de
leur couvent de Besançon et l'installation dans le havre de paix
construit par Renzo Piano.
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