lundi 5 septembre 2016

Parcours nocturne à Notre-Dame-du-Haut

La chapelle de Ronchamp (70) célèbre avec enthousiasme la nomination de l’œuvre de Le Corbusier au Patrimoine de l'Unesco. Mais les bénévoles de l'Association Œuvre Notre-Dame du Haut n'ont pas attendu cette reconnaissance glorieuse pour multiplier les actions en sa faveur.
L'histoire de la Chapelle est longue, il a fallu beaucoup de patience et d'énergie pour que, des ruines de l'ancienne chapelle édifiée sur le mont, naisse un ensemble bâti remarquable, témoin de son époque. Le Corbusier a magnifié le site à travers une construction de béton révolutionnaire, plus tard Jean Prouvé lui a ajouté la présence musicale du carillon, enfin Renzo Piano a confirmé la permanence spirituelle en intégrant le discret couvent des Clarisses en contrebas. Le paysagiste Michel Corajoud a harmonisé le tout dans un environnement végétal sobre, avec le souci de la pérennité et du recueillement.

Quatre architectes pour la construction. Quatre piliers qui constituent la raison d'être de la colline : architecture, spiritualité, musique, et transmission. Et quatre horizons, qu'on domine par temps clair, qui ont donné leur nom au Festival de musique éponyme, organisé la première semaine d'août à Ronchamp. Chaque année, la violoniste de renommée mondiale Marianne Piketty réunit autour d'elle dix jeunes virtuoses parmi ses élèves. Invités à jouer ensemble, à créer des œuvres inédites, à les offrir aux spectateurs, dans ce cadre exceptionnel. P. et M.-C. Vincent, responsables de l'association M4H, se chargent de l'organisation matérielle. L'hébergement est assuré au couvent des Clarisses, une ambiance propice au travail et à l'élévation spirituelle, l'occasion d'une rencontre entre deux mondes d’exigence.

Cette année, le Festival, outre les habituels concerts, conférences, et visites, a proposé au public des parcours nocturnes poétiques et musicaux. Une autre façon d'apprécier l'architecture, dans une déambulation nocturne, magnifiée par la mise en lumière. Les interprétations des jeunes virtuoses, postés en des endroits stratégiques étaient sublimes : Bach, Dvorak, Mozart, Rossini. Violons, altos, violoncelles, contrebasse se distinguaient, se répondaient, se mêlaient, dans les différents lieux ouverts au public, mettant en valeur un angle, une couleur, un jeu d'ombres ...
En contrepoint, les textes poétiques de Soeur Marie-Claire, déclamés avec conviction par Pascal Froment, évoquaient un cheminement spirituel mais ancré dans la réalité : le parcours semé d'embûches des Clarisses, entre le départ de leur couvent de Besançon et l'installation dans le havre de paix construit par Renzo Piano.
Des soirées d'intense communion fraternelle, sous la protection des quatre piliers de la Colline.






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