Soutenant les vignes, limitant les propriétés, les murs de
galets ponctuent de leur charme les paysages emblématiques de la Drôme des
Collines. Un bâti traditionnel qui
se dégrade, certains murs s’éboulent, disparaissent derrière le crépi, ou sont
purement et simplement remplacés par des murs en agglos, bien plus faciles à
monter. Ou pire : par des gabions !
L’utilisation des galets remonte à l’antiquité. C’est un
matériau local d’origine à la fois proche et lointaine. En effet, on le trouve
dans le lit des affluents du Rhône, en Galaure, Valloire, Isère, mais il
provient de l’érosion des hautes montagnes par les glaciers du quaternaire. Ces
pierres qui roulent jusqu’aux vallées, et se renouvellent en permanence,
constituent un matériau accessible à tous. Alors, pourquoi dresse-t-on si peu
de murs en galets traditionnels ?
La difficulté vient du nombre de manipulations nécessaires et
du temps de construction. Seuls quelques artisans passionnés acceptent encore
le challenge. Tout commence par le ramassage des galets dans la rivière, puis le
transport sur le chantier, et le tri suivant le calibre. Ensuite, une part de
technologie moderne simplifie le travail : un premier mur est monté en
agglos, il servira de support, d’appui.
On peut alors commencer à aligner les galets contre le mur, en les fixant
avec du mortier. Il faut de la patience, car chaque rangée de galets doit
sécher avant d’empiler la
suivante. Et un sens de l’esthétique, pour choisir les galets
selon leur forme, leur couleur. La disposition en épis ou arêtes de poisson
améliore leur tenue.
Article publié dans le JTT.
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