Une randonnée pédestre improvisée d’environ mille
kilomètres, du sud au nord de l’Angleterre, ça vous tente ? Cette aventure
à la fois délirante et profonde, dans laquelle Rachel Joyce nous entraîne, ne
laissera personne indifférent.
Harold et Maureen forment un triste couple de
retraités, dont la vie n’est qu’une suite de conventions, de répétitions,
d’obligations. Mais un jour, une lettre arrive : Queenie, ancienne collègue
d’Harold, se meurt d’un cancer. Troublé par cette résurgence du passé, Harold
se met en route pour rejoindre Queenie. Facile ? Certainement pas :
Queenie est hospitalisée à huit cents kilomètres. Sur un coup de tête, Harold décide
de la rejoindre … à pied. Il découvre ainsi le monde de la marche. Ses bienfaits :
retrouver des sensations corporelles, apprécier les paysages, être libre, mais
aussi ses souffrances physiques. Harold croise de nombreuses personnes, touchées
par son projet fou, mais connait aussi des moments de solitude douloureux, où
il revisite sa vie, comprend ses erreurs passées, fait le bilan.
Au début, le récit peine à trouver son rythme, un peu comme dans
une longue randonnée. Puis il prend sa vitesse de croisière, lorsque le projet s’affirme.
Quand le périple tourne au pèlerinage médiatique, Harold ne maîtrise plus rien,
il est épuisé. Maureen, restée au foyer, dans le déni, à son tour, évolue, comprend.
Un beau récit d’expiation et de renaissance, au message
clair : il faut suivre son chemin, ses idées, être honnête avec soi-même.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
Rachel Joyce vit en Angleterre avec sa famille, elle est
depuis une vingtaine d’années scénariste pour la télévision et le théâtre. La lettre qui… est son premier roman.
En poche chez Pocket au prix de 7.60€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 13 février 2014.
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