La châtaigne est le fruit comestible
du châtaignier.
Mais certaines châtaignes non cloisonnées sont appelées marrons.
A ne pas confondre avec le marron
d'Inde, qui est la graine toxique du marronnier commun des
villes. Conclusion : on peut appeler la châtaigne : marron, mais on
ne peut pas appeler le marron : châtaigne. Vous suivez ? La forme est un moyen de les reconnaître : le marron d'Inde est plus gros et
plus rebondi. De plus, seule la châtaigne a une queue : la
« torche ». Élémentaire.
Mais avant tout, il faut ouvrir la bogue. Cette enveloppe
hérissée de piquants protège les fruits, qu’ils soient marrons ou
châtaignes !
La châtaigne est l'emblème de l’Ardèche
Les châtaigniers sont très présents dans la nature
ardéchoise. Les fruits se récoltent
toujours dans leur cadre sauvage, en moyenne altitude, entre 200 et 1000
mètres. En 2006, l'INAO a reconnu l'AOC Châtaigne
de l'Ardèche. Les châtaignes ramassées servent à la consommation directe, à
l’exportation, mais aussi à l’agroalimentaire local, avec la fabrication
de conserves et produits dérivés : marrons glacés, glace aux marrons, crème de
marrons, confiture de marrons, farine de châtaignes...
Un Musée de la Châtaigneraie existe à Joyeuse. À Saint-Pierreville,
la Maison du Châtaignier est consacrée à la découverte, la culture, l'histoire
du châtaignier. En octobre, les Castagnades, fêtes populaires en l’honneur de
la châtaigne, se multiplient dans
le Parc naturel régional des
Monts d'Ardèche.
Production : les Chinois s’imposent
Deux zones géographiques regroupent la production mondiale
de châtaignes : l'Asie du Sud-est, en plein développement, et l'Europe
méditerranéenne, qui régresse. Sur les 1 900 000 tonnes de châtaignes produites en 2010, 90% sont produites en
Asie et 10% en Europe. La Chine
est le premier producteur mondial. Cependant, il est très difficile de
chiffrer sa production, car la châtaigne est un aliment de base, largement
consommé par la population chinoise. La France a produit 9 500 tonnes de châtaignes en 2010, avec
deux principales régions de production : le Sud-Ouest (Lot) et le Sud-Est
(Ardèche). Elle se place au sixième rang
des producteurs européens, derrière la Turquie, l’Italie, le Portugal,
l’Espagne et la Grèce.
La châtaigne a sauvé nos ancêtres
Seules, les régions de châtaigniers ont résisté aux disettes
nombreuses des siècles précédents. La châtaigne était alors la base de
l'alimentation. On appelait le châtaignier : l'arbre à pain, et
parfois l'arbre à saucisses, car les châtaignes servaient aussi à
l'alimentation des porcs.
La châtaigne fraîche contient jusqu'à 35 % de glucides, ainsi
que des vitamines,
notamment de la vitamine C. Le taux de sucre du fruit évolue dans le
temps, il est plus important quelques semaines après la récolte. La farine de
châtaigne contient plus de 75 % de glucides, ce qui en fait un aliment
énergétique.
Conservation
Après le ramassage, on immerge les châtaignes dans une cuve
remplie d’eau, on brasse, et on élimine tout ce qui flotte : fruits véreux
ou déjà pourris. Les fruits sains, plus denses, ne flottent pas. Le trempage
dure plusieurs jours, avec brassage et élimination des fruits flottants chaque
jour. Puis les châtaignes sont étalées sur un plancher, dans un
endroit bien ventilé. Le séchage est terminé quand les châtaignes restent
sèches le matin, sans traces de condensation nocturne. On peut alors les
stocker dans un local frais et aéré, en les remuant de temps en temps. Dans les Cévennes,
chaque mas avait sa clède pour
faire sécher les châtaignes.
La châtaigne à toutes les sauces
Fraîche ou sèche, sucrée ou salée, la châtaigne est un délice de
l’automne et de l’hiver, à déguster sans modération. Au naturel : châtaignes grillées sous la cendre, dans
des poêles trouées ou simplement au four (même au micro ondes : elles
cuisent en quelques secondes, après avoir été préalablement fendues). Chauds
les marrons !
Séchées, puis moulues, elles donnent une farine riche, qui,
mélangée à de la farine de froment, peut
servir à faire du pain,
des crêpes,
des galettes et
autres pâtisseries.
Les châtaignes bouillies accompagnent traditionnellement
certains plats de fête, comme la dinde aux marrons, le chou rouge aux
marrons.
Et en dessert, on a le choix : crème de marrons, glace
aux marrons, marrons glacés (confits au sucre)…
Mais la recette que je préfère, c’est le Velouté de
châtaignes, simple et goûteux, pour réchauffer les soirées d’hiver.
"Ici, même les mémés aiment la castagne" ... Claude Nougaro.