samedi 28 décembre 2019

Le Comptoir rhodanien se diversifie


Mi décembre, l’entreprise tainoise a proposé une vente promotionnelle de ses nectars et autres jus de fruits. Une manière de faire connaître ces nouveaux produits, puisque c’est cette année que le Comptoir rhodanien s’est lancé dans ce type de fabrication. On pouvait aussi acheter pommes, noix et châtaignes à des prix très attractifs. Le public ne s’y est pas trompé, et l’opération sera renouvelée dès 2020.

Depuis plus de 50 ans, le Comptoir rhodanien stocke, conditionne et expédie les fruits de la Vallée de Rhône. Le travail se concentre sur 4 fruits principaux : la cerise et l'abricot pour la
campagne d’été, la noix et la châtaigne pour la campagne d’automne-hiver. La commercialisation s’effectue sous le label Pauline, marque lancée en 1996 par les repreneurs de l’affaire, M. et Mme Soulhiard, en l’honneur de leur fille.

L’entreprise a peu à peu élargi son activité et maintenant travaille en partenariat avec 400 producteurs répartis sur les départements de la Drôme, l’Ardèche, l’Isère, le Vaucluse et le Gard. Avec ses différentes filiales, exploitations et sites de conditionnement, le Comptoir Rhodanien regroupe plus de 400 hectares de production propre et expédie chaque année plus de 40 000 tonnes de fruits. L’entreprise est installée sur plusieurs sites à Chanas, à Nîmes …, elle gère une filiale de production en Espagne, qui permet d’offrir sur le marché des fruits en amont de la production française, ainsi que fraises et oranges. On peut d’ailleurs retrouver la plupart de ces produits dans le point de vente associé, situé au rond-point de sortie de l’autoroute à Tain. 

Si le Comptoir rhodanien emploie sur ses différents sites 100 salariés qualifiés, en été, il monte en puissance et embauche beaucoup de saisonniers. C’est une opportunité que de nombreux jeunes de Tain-Tournon saisissent pour valider un premier job. Une solution pratique, pour personnes motivées, accessible sur place ou par internet sur le site :
www.pauline-comptoir-rhodanien.com/recrutement/

Article publié dans le JTT.

jeudi 12 décembre 2019

La verquelure du marché de Noël de Montbéliard

La verquelure est une toile de chanvre à carreaux tissée à la main. Dans tous les foyers francs-comtois, dès le Moyen-âge, on l’utilisait en draps, serviettes et rideaux, ou pour couvrir oreillers et édredons. D’après la tradition, la verquelure destinée aux foyers protestants était à petits carreaux bleus et blancs, celle destinée aux catholiques à plus gros carreaux rouges et blancs, puis dans les années 1920 on a réalisé une verquelure patriotique, tricolore. Cette « toile de Montbéliard », solide et rustique, très réputée, était exportée partout en France et en Suisse. Mais sa fabrication traditionnelle a disparu au début du XXème siècle

Le pragmatisme et la ténacité des Francs-Comtois (dont la devise est : "Comtois rends-toi, nenni ma foi"...) a permis de remettre au goût jour cette toile caractéristique du pays de Montbéliard. Une volonté de l’office du tourisme, conjuguée à la notoriété du Marché de Noël de Montbéliard. Ce marché, classé dans les plus beaux marchés de Noël d'Europe, attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année, du 24 novembre au 24 décembre : 140 chalets d’artisans blottis au pied du temple Saint-Martin, première église luthérienne de France, un parcours de saveurs locales, avec cancoillotte, mont d’or, comté et saucisses à l’honneur, des animations chaque jour, une patinoire en plein air et surtout, des lumières, des lumières, partout, qui transforment le centre historique en pays de rêve.

Le projet verquelure, porté par l’office de tourisme, a donc bénéficié de la magie de Noël. Un jeune tisserand local, Cédric Plumey, passionné de textiles anciens et de matières naturelles, a accepté de
fabriquer la toile. Puis les couturières de l’association d’insertion ont confectionné oursons, cœurs, étoiles, sacs, nappes, en partenariat avec la section mode du Lycée local. Et la verquelure est devenue le cadeau emblématique du marché de Noël. Cette année, la demande explose, la production se diversifie encore, avec un nouveau modèle de verquelure agrémenté d’un fil doré. Une prouesse technique que ce mélange de textures !


Au chalet de l’Office de tourisme, au coeur du Marché de Noël de Montbéliard, on peut acheter la verquelure au mètre ou en objets de décoration … On peut aussi contacter Cédric Plumey sur son site manufacturemetis.com pour d’autres textiles réalisés en tissage mécanique.
La verquelure, un tissu qui a une histoire, et maintenant un avenir.

Article publié dans le numéro 18 de l'Esprit Comtois et dans le JTT.

lundi 2 décembre 2019

Chronique littéraire : Les cigognes sont immortelles, de Alain Mabanckou


Une histoire dramatique traitée avec finesse, poésie et humour. Et habilement construite : partant de la narration de Michel, jeune collégien de Pointe-Noire, il s'ouvre sur l'histoire du Congo, de la colonisation, et de la politique africaine en général.

Michel promène le lecteur dans sa famille, son quartier, un monde bien ritualisé de petits bonheurs entre Maman Pauline et Papa Roger. Le collège, les courses, les copains, son chien, un quotidien rassurant qu'il enjolive encore de son imagination débordante. Mais un jour de mars 1977, la radio annonce l'assassinat du président Marien Ngouabi. Commence alors un temps de peur, de mensonge, de troubles. A la capitale Brazzaville, mais aussi dans son village et dans sa famille.

La naïveté des questions que pose Michel devant l'événement permet d'exprimer clairement toutes les difficultés qui gangrènent l'Afrique : corruption, militarisation, violence. L'évolution de son univers douillet vers un monde menaçant, aux dangers tapis dans l'ombre, est une brillante et douloureuse métaphore de la réalité politique, ainsi que des dérives de l'âme humaine en général. C'est très fort.

Alain Mabanckou est un écrivain né en 1966 à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. Ses oeuvres sont traduites dans le monde entier. Nommé au Collège de France en 2016, il enseigne actuellement la

littérature francophone à l'Université de Los Angeles.

Les cigognes sont-elles immortelles ? En tous cas, elles sont maintenant disponibles en format poche chez Points.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 28 novembre 2019.