Un recueil de nouvelles, où Blandine Le Callet, à partir
d’épitaphes, invente les derniers instants de la vie de dix personnages. Aux
phrases laconiques ou lyriques, gravées dans la pierre à travers les siècles,
elle donne une signification, et brode une histoire.
C’est d’abord un beau travail de documentation, car les
nouvelles, présentées dans l’ordre
chronologique, mettent en scène des époques diverses, de l’Empire Romain à la
deuxième guerre mondiale. Il faut saluer aussi le talent exceptionnel de la conteuse,
tant l’immersion dans chaque époque est réussie, la précision des portraits et
des situations rendant les personnages rapidement familiers.
Par petites touches, on pénètre dans un univers, une
problématique, différents à chaque nouvelle. C’est un chien jaune, dénominateur
commun à toutes ces histoires, qui signale l’imminence du danger. Tremblement
de terre, fausses couches, extermination raciale, inceste, de nombreux sujets
sont évoqués. Observés par le petit bout de la lorgnette, ils confrontent le
lecteur à une réflexion multiple.
A la fin de l’ouvrage, Blandine Le Callet raconte la
gestation de son livre. Comment la lecture d’épitaphes étranges l’a émue,
perturbée, interrogée. Elle a mené en parallèle la recherche de ses propres origines.
N’obtenant pas de traces objectives, il ne lui restait qu’à donner libre cours
à son imagination. De la belle ouvrage.
Dix rêves de pierre
est disponible en Livre de Poche au prix de 6.60 €.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 10 juillet 2014.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 10 juillet 2014.
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