Le menu de mon week-end en vallée du Rhône : Stimulation
des neurones, activation des papilles, oxygénation à la lumière naturelle…
Soulages : J’avais déjà vu quelques toiles dans
différents musées, entendu parler de sa conception du noir, j’ai profité des
derniers jours de l’expo au Musée des Beaux-arts de Lyon pour en savoir plus.
Etranges tableaux d’un noir jamais totalement noir, où l’épaisseur de matière,
la variété des supports, les striures, les produits utilisés pour peindre, et
la position par rapport aux spots
multiplient les nuances, renvoient diversement la couleur. En pénétrant
dans chaque salle, on croit voir du gris, du bleu, du doré, en s’approchant,
tout est variations de noir. C’est l’outre-noir.
Difficile d’accès, la peinture abstraite. Agaçants, les
visiteurs concentrés sur leur audio guide, absents au monde. Dès la troisième
salle, lassée du noir, j’avais besoin de couleurs chaudes, de concret : le département des
Antiquités égyptiennes m’a enchantée.
Bourdieu. Il s’affirmait en intellectuel de premier plan,
alors que moi, études finies, je m’enfonçais dans le quotidien, maison, travail, enfants. Pas le temps d’étudier ses théories. Et maintenant, on ne parle
plus de lui. Pourquoi ? Le documentaire « La sociologie est un sport
de combat », de Pierre Carles, m’a apporté quelques pistes. On y voit
Bourdieu, personnage charismatique, sautant de conférences en séminaires,
d’interview en rendez-vous avec ses élèves, ses éditeurs, au Collège de France.
Ses déclarations sont parfois sommaires, floues, répétitives, mais je comprends
qu’il a révolutionné la sociologie en proposant de nouveaux critères d’études. Il
s’est attaqué à tous les sujets, sexuel, social, racial, politique, privilégiant
les facteurs symboliques et culturels à la stricte analyse économique. A tel point qu’aujourd’hui, la pertinence de
ses méthodes est une évidence.
Le soleil. Avec un mois de janvier franc-comtois sans
lumière, dans le froid et la grisaille, entre verglas et neige, j’étais en
manque. Quelques heures d’héliothérapie sur une terrasse au bord du Rhône, et
me voilà prête à admettre que l’hiver n’est pas fini.