Dans un style sobre, sans pathos, avec une belle économie de
mots, Antoine Choplin nous fait pénétrer dans une région rayée du monde, celle de
Tchernobyl, où certains habitants s’obstinent à continuer à vivre.
Gouri quitte les faubourgs de Kiev, sur sa vieille moto, il
roule en direction de la ville où il habitait, et qui n’existe plus. Ou plutôt,
elle existe mais fait partie de la zone interdite. Paysage désolé, villages
désertés, en ruines, hommes et bêtes mourants ou simplement en sursis. Arrêt à
Chevtchenko, chez d’anciens amis, qui sont restés dans leur maison, à la limite
de la zone mortelle. Conscients du
danger, mais refusant de partir, plus ou moins atteints par les ravages du
césium. Gouri, lui, est parti, pour survivre. Il est encore leur ami, mais il
est passé de l’autre côté.
La nuit tombe, Gouri
repart, il veut récupérer quelque chose dans son ancien appartement. la
porte peinte de la chambre de sa fille, mourante. Un souvenir de grande importance
pour lui. Des soldats gardent les entrées de la zone, mais on peut s’infiltrer,
les pillards multiplient les incursions. Gouri doit échapper à la vigilance des policiers, et à
la convoitise des voleurs. La mort rôde
dans la ville fantôme. Il rentre chez lui comme un voleur...
Antoine Choplin, né en 1962 à Châteauroux, vit depuis 1992 à
Grenoble. Ce passionné de montagne, auteur de nombreux romans, y développe des
projets artistiques, tels le Festival de l’Arpenteur.
La nuit tombée est disponible en Points Poche au prix de
5.70€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 22 mai.