lundi 16 juin 2025

L'Ardéchoise à Saint-Jean-de-Muzols

Quand l’Accueil Muzolais décide d’accueillir et ravitailler les participants de l’Ardéchoise, pas question d’une petite table avec quelques gâteaux secs et boissons. Non, il s’agit d’offrir un buffet pantagruélique, la cinquantaine de bénévoles mobilisés apportant chacun un plat ou une boisson.

Et ce n’est pas tout ! Le passage de l’Ardéchoise est devenu au fil des années un moment de fête populaire, où les cyclistes sont accueillis et acclamés par une haie d’honneur costumée, cette année l’Ecosse était à l’honneur. Et pendant qu’ils se ravitaillent, les clubs de danse et de musique de l’Accueil muzolais leur offrent une démonstration entraînante.

Les cyclistes, étonnés puis ravis par cet accueil chaleureux, ne ménagent pas leurs compliments aux bénévoles. Qui eux aussi apprécient ce moment convivial. Et quand tous les coureurs sont passés, la journée se termine, comme chez Astérix, par un grand banquet ! Il faut bien cela pour finir le copieux buffet. Une belle promotion du sport et de l’amitié, à la manière ardéchoise !

Article publié dans le JTT du jeudi 19 juin.

mercredi 11 juin 2025

En musique et à vélo à travers l'Ardèche

Jean-Marc est violoniste professionnel de renom, mais aussi passionné de vélo. Avec son bagou, il a réussi à entraîner d’autres collègues musiciens pour réaliser un rêve un peu fou, aller de village en village à vélo et donner le soir un concert classique dans des endroits atypiques. Un peu comme les petits cirques itinérants d’autrefois.

Ce projet a été immédiatement adopté par Ardèche tourisme, et c’est ainsi que 4 musiciens ont donné un premier concert à la péniche slow food de Tournon jeudi 5 juin. Salle comble pour un programme de musique baroque, Mozart, Haydn, Bach, interprété par Jean-Marc Haddad, violon et alto, François Nicolet, flûte, Alain Pégeot, violon et alto, et Marjolaine Cambon, violoncelle.

Nos 4 amis vont continuer toute la semaine à arpenter les petites routes d’Ardèche, territoire de vélo. Au programme, des concerts à Désaignes, Vernoux, Cruas, Aubenas, Lagorce et Bourg-Saint-Andéol. Arrivés de Paris par le train, avec leurs 4 vélos (non électriques !), dont un vélo cargo pour transporter pupitres, partitions et instruments, ils proposent à qui le veut de les accompagner sur leur parcours. Une belle échappée décarbonée pour ce quatuor habitué aux tournées internationales !

Pour tout savoir : concertsenroueslibres.fr

Article publié dans le JTT du jeudi 19 juin.

mercredi 4 juin 2025

Le château d'Iserand, monument en péril

Entre Vion et Sécheras, le sentier de randonnée qui part du camping passe à côté d’un monument emblématique de la féodalité : le château d’Iserand. Dans un bel écrin de verdure, ses ruines occupent tout un éperon rocheux. Hélas, il n’est presque plus visible ! Faute d’entretien, la végétation s’est considérablement développée, certains murs se sont effondrés, l’accès est envahi de ronces, il faut maintenant un sécateur pour parcourir entièrement le site.

Le château occupait tout le haut de la colline, comme Crussol qui lui est contemporain. Construit avant le XIIe siècle sur un promontoire dans une vallée perpendiculaire au Rhône, il était défendu en partie par des falaises abruptes au pied desquels coulaient deux ruisseaux : l’Iserand et le Chatillon qui se rejoignaient pour se jeter ensuite dans le Rhône. Du côté montagne, une seule entrée fortifiée permettait d’accéder à l’intérieur des remparts, derrière lesquels se trouvait le bourg castral où habitaient les villageois. Le château du seigneur, plus haut et plus vaste, dominait à la pointe du promontoire, sur un bloc rocheux mieux protégé. Dans le donjon, les villageois pouvaient se réfugier en cas d’attaque, car du sommet on apercevait le Rhône ainsi que les signaux de fumées envoyées par les seigneurs de Serves lorsque ceux-ci voyaient arriver l’ennemi le long du fleuve.

Propriété des évêques de Vienne (1153), alliés aux comtes d’Albon, le château d’Iserand est passé par mariage aux mains des comtes de Tournon (1270), avant d’être pillé et brûlé lors des guerres de religion par le capitaine Clavel, chef des huguenots (1585). Abandonné, en ruines, il devint en 1789 bien communal de la commune de Sécheras. Et maintenant, il s’étiole sous la végétation.

Un défrichement régulier permettrait aux visiteurs de profiter de ce site sauvage spectaculaire proche des sentiers. La randonnée est devenue un atout majeur de l’Ardèche, on rêve d’inscription de la région à l’Unesco, alors ne laissons pas mourir le château d’Iserand, un spot idéal pour les amoureux de nature et de patrimoine.

Article publié dans le JTT du jeudi 5 juin 2025.

mercredi 28 mai 2025

Les nouveaux sentiers pédestres de Romans

La ville de Romans, dans un souci de renaturation et valorisation des espaces publics, a mis en place 5 sentiers pédestres permettant de découvrir ses trésors naturels et patrimoniaux.

Le point de départ de chaque parcours se situe au belvédère Saint-Romain, dans le nouveau parc François Mitterrand qui surplombe la ville, en haut de la côte des Chapeliers. Un plan général permet de choisir entre 5 boucles, suivant la durée et le dénivelé.

        1- Les rives de l’Isère : 4.6 km - 1h10 – facile. Parcours verdoyant entre Romans et Bourg-de-Péage

       2- Au fil de l’eau :  6.9km – 1h45 – Facile. En suivant la Savasse et le canal de la Martinette

3-     3Romans et son patrimoine : 9.4km – 2h20 – facile. Balade à travers les rues du centre historique

4-     4- Sur les chemins de Saint-Jacques : 12.7km – 3h15 – facile. Où l’on retrouve le chemin de Saint-Jacques aux Balmes

5-     5-  Sur les traces de Charles IX : 22km – 5h45 – difficile. Long sentier jusqu’à la forêt domaniale de Peyrins

Tous ces sentiers sont balisés et aussi disponibles sur l’application Jooks. Des QR codes agrémentent le parcours en donnant des explications détaillées pour chaque point d’intérêt.

Deux anciens sentiers s’ajoutent au nouveau panel :

        6- Le sentier des digues, autour des étangs de Chaleyre

        7- La balade des chaussures géantes au cœur de Romans

Ces randonnées pédestres ou promenades dominicales permettent d’admirer le patrimoine historique de Romans et de profiter de somptueuses vues sur le Vercors. Sans oublier que la marche contribue au bien-être physique et mental. Romans s’inscrit ainsi comme ville verte et agréable à vivre pour tous.

Article publié dans le JTT du jeudi 22 mai.

mercredi 21 mai 2025

Saint-Uze, la poterie et les ateliers d’art de Auvergne-Rhône-Alpes

C’est à la Maison de la Céramique de Saint-Uze que 12 artisans d’art de la région présentent leurs oeuvres, dans le cadre du prestigieux Concours Ateliers d’Art de France 2025. Depuis plus de 10 ans, ce concours célèbre le talent et la passion des artisans d’art. Céramiste, verrier, ébéniste, plumassier, créateur textile… mettent ainsi à l’honneur des savoir-faire d’exception et les jeunes talents de notre région.

C’est la 5e fois que la Maison de la Céramique à Saint-Uze accueille ce concours. Le 18 avril dernier ont eu lieu le vernissage de l’exposition et le palmarès régional. Deux lauréats ont été choisis par le jury, dans lequel ont pouvait noter, outre la présence de professionnels, celle de Daphné Michelas, historienne du patrimoine et chroniqueuse régulière sur Radio-France-Drôme. Dans la catégorie création, c’est Marianne Blengino, artiste ciseleuse, qui a emporté les suffrages avec son corset doré « Amazone ». Dans la catégorie patrimoine, Nina Recegant, courtepointière iséroise, n’a pas pu transporter le lit d’un château qu’elle a entièrement restauré, mais seulement quelques fils d’or tressés. Les autres candidats, qui ont rivalisé de créativité et de technique, offrent au visiteur des œuvres étonnantes par leur audace.

La Maison de la Céramique mérite une visite approfondie. Ses collections de Bleu de Saint-Uze et son histoire de la poterie locale sont parfaitement mises en valeur au rez-de-chaussée. Et cette saison, le pot de yaourt est à l’honneur à l’étage : Plus de 600 pots en faïence, grès, porcelaine, verre, carton, mais aussi yaourtières et objets publicitaires, témoignent de l'histoire et du développement du yaourt depuis les années 1920.

Artisanat d’art,jusqu’au 9 juin 2025, exposition temporaire « Les yaourts, des produits bien dans leur pot » : jusqu’au 28 septembre 2025, et collection patrimoniale : trois bonnes raisons d’aller visiter la Maison de la Céramique de Saint-Uze, qui est ouverte du 01/05 au 30/09/2025, tous les mercredis, jeudis, vendredis, samedis et dimanches de 14h à 18h.

Article publié dans le JTT du jeudi 22 mai 2025.

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jeudi 15 mai 2025

Chronique littéraire: Cézembre de Hélène Gestern

Un pavé dans la mer, comme Cézembre, petite île en face de Saint-Malo. C’est là que le narrateur, Yann de Kerambrun, professeur d’histoire en disponibilité, découragé par un divorce et un fils qui s’en va, retrouve son enfance, sa jeunesse. Lui qui a fui à 18 ans sa région natale, et la difficile communication avec son père, sévère armateur, pour étudier à Paris, est maintenant seul maître à bord de la maison familiale. Peu à peu il retrouve des sensations enfouies, apprécie la beauté des paysages, le plaisir de nager dans la mer.

Dans le bureau de son père, célèbre armateur maloin, Yann découvre des carnets datant de son arrière-grand-père, relatant la création puis l’essor de l’entreprise de bateaux familiale, ainsi que des éléments de vie personnelle. Le prof d’histoire de la Sorbonne se prend au jeu et se lance dans l’enquête. Pourra-t-il comprendre pourquoi son père était si dur ? Et son grand-père encore plus dur ? Une quête des racines compliquée et troublante, en compagnie d’une femme mystérieuse …

Hélène Gestern réussit à nous faire vivre la mer, les vagues, les humeurs changeantes des flots par de merveilleuses, envoûtantes et poétiques descriptions. L’intrigue est minutieusement distillée au fil des carnets du patriarche Octave et entre les pages des livres de poèmes de son épouse. Une difficile histoire de famille se dessine peu à peu, avec ses implications sur plusieurs générations. Une enquête familiale menée de main de maître et écrite dans un style éblouissant.

Cézembre est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du 5 juin.

jeudi 8 mai 2025

La Drôme après la guerre

Les Archives départementales de Valence présentent jusqu’au 27 juin une série de photos et documents rappelant les étapes de la reconstruction du département après la fin de la guerre 1939-1945. Tout était à refaire, tant au niveau administratif qu’économique et social. L’exposition décline les différents chantiers mis en œuvre dans chaque domaine.

Le premier souci, après la dissolution du gouvernement de Vichy le 20 août 1944 est de restaurer l’autorité républicaine. La Quatrième République est proclamée le 27 octobre 1946. Elle est instituée après la période du Gouvernement Provisoire, qui fait suite à la libération de la France de l'occupation allemande. La grande innovation, c’est le vote de femmes enfin accordé par le Général de Gaulle ! Aux élections d’avril-mai 1945, elles sont 12 millions qui accèdent enfin à la démocratie, la France étant le dernier pays européen à leur accorder ce droit.

Il faut aussi réguler l’épuration. Car les vengeances se multiplient, contre les collabos, contre ceux qui se sont enrichis par le marché noir et contre les femmes qui ont entretenu des relations avec les nazis. Des vengeances pas toujours pas toujours justifiées.

Au point de vue matériel, 162 communes de la Drôme étant sinistrées, les bâtiments ruinés, les ponts bombardés, il faut reconstruire et loger les habitants. Il faut aussi assurer le ravitaillement après des années de pénurie. Et remettre l’économie en marche, régénérer le monde du travail. Dans la Drôme, certains petits trafics sont pointés du doigt par la police, ainsi les enfants qui guettent les trains de militaires américains en gare de Tain, pour échanger des fruits contre du chocolat et du tabac ! 

Heureusement l’assistance et la solidarité s’organisent. On envoie des enfants drômois en Suisse pour quelques mois, on accueille les réfugiés d’Alsace-Lorraine, régions bien plus impactées par la guerre, on fait travailler les prisonniers allemands. Il reste à redonner le sourire et l’espoir en organisant à nouveau des loisirs, joutes, fêtes, bals…

Et entamer une réflexion sur « comment entretenir la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour que la France vive ». Ainsi, nombreux sont ceux qui collectent objets et témoignages pour un futur musée, tel celui de la Résistance à Vassieux.

L’après-guerre est une période de transition, où les Drômois se confrontent au poids du quotidien tout en essayant de profiter à nouveau d’une vie normale. Emprunts, nationalisations, plan Marshall, conduiront ensuite aux Trente glorieuses, période de forte croissance entre 1945 et 1975. Une euphorie qui a fait croire que tout cela ne recommencerait jamais !

Article publié dans le JTT du jeudi 8 mai 2025.