lundi 16 juin 2025

L'Ardéchoise à Saint-Jean-de-Muzols

Quand l’Accueil Muzolais décide d’accueillir et ravitailler les participants de l’Ardéchoise, pas question d’une petite table avec quelques gâteaux secs et boissons. Non, il s’agit d’offrir un buffet pantagruélique, la cinquantaine de bénévoles mobilisés apportant chacun un plat ou une boisson.

Et ce n’est pas tout ! Le passage de l’Ardéchoise est devenu au fil des années un moment de fête populaire, où les cyclistes sont accueillis et acclamés par une haie d’honneur costumée, cette année l’Ecosse était à l’honneur. Et pendant qu’ils se ravitaillent, les clubs de danse et de musique de l’Accueil muzolais leur offrent une démonstration entraînante.

Les cyclistes, étonnés puis ravis par cet accueil chaleureux, ne ménagent pas leurs compliments aux bénévoles. Qui eux aussi apprécient ce moment convivial. Et quand tous les coureurs sont passés, la journée se termine, comme chez Astérix, par un grand banquet ! Il faut bien cela pour finir le copieux buffet. Une belle promotion du sport et de l’amitié, à la manière ardéchoise !

Article publié dans le JTT du jeudi 19 juin.

mercredi 11 juin 2025

En musique et à vélo à travers l'Ardèche

Jean-Marc est violoniste professionnel de renom, mais aussi passionné de vélo. Avec son bagou, il a réussi à entraîner d’autres collègues musiciens pour réaliser un rêve un peu fou, aller de village en village à vélo et donner le soir un concert classique dans des endroits atypiques. Un peu comme les petits cirques itinérants d’autrefois.

Ce projet a été immédiatement adopté par Ardèche tourisme, et c’est ainsi que 4 musiciens ont donné un premier concert à la péniche slow food de Tournon jeudi 5 juin. Salle comble pour un programme de musique baroque, Mozart, Haydn, Bach, interprété par Jean-Marc Haddad, violon et alto, François Nicolet, flûte, Alain Pégeot, violon et alto, et Marjolaine Cambon, violoncelle.

Nos 4 amis vont continuer toute la semaine à arpenter les petites routes d’Ardèche, territoire de vélo. Au programme, des concerts à Désaignes, Vernoux, Cruas, Aubenas, Lagorce et Bourg-Saint-Andéol. Arrivés de Paris par le train, avec leurs 4 vélos (non électriques !), dont un vélo cargo pour transporter pupitres, partitions et instruments, ils proposent à qui le veut de les accompagner sur leur parcours. Une belle échappée décarbonée pour ce quatuor habitué aux tournées internationales !

Pour tout savoir : concertsenroueslibres.fr

Article publié dans le JTT du jeudi 19 juin.

mercredi 4 juin 2025

Le château d'Iserand, monument en péril

Entre Vion et Sécheras, le sentier de randonnée qui part du camping passe à côté d’un monument emblématique de la féodalité : le château d’Iserand. Dans un bel écrin de verdure, ses ruines occupent tout un éperon rocheux. Hélas, il n’est presque plus visible ! Faute d’entretien, la végétation s’est considérablement développée, certains murs se sont effondrés, l’accès est envahi de ronces, il faut maintenant un sécateur pour parcourir entièrement le site.

Le château occupait tout le haut de la colline, comme Crussol qui lui est contemporain. Construit avant le XIIe siècle sur un promontoire dans une vallée perpendiculaire au Rhône, il était défendu en partie par des falaises abruptes au pied desquels coulaient deux ruisseaux : l’Iserand et le Chatillon qui se rejoignaient pour se jeter ensuite dans le Rhône. Du côté montagne, une seule entrée fortifiée permettait d’accéder à l’intérieur des remparts, derrière lesquels se trouvait le bourg castral où habitaient les villageois. Le château du seigneur, plus haut et plus vaste, dominait à la pointe du promontoire, sur un bloc rocheux mieux protégé. Dans le donjon, les villageois pouvaient se réfugier en cas d’attaque, car du sommet on apercevait le Rhône ainsi que les signaux de fumées envoyées par les seigneurs de Serves lorsque ceux-ci voyaient arriver l’ennemi le long du fleuve.

Propriété des évêques de Vienne (1153), alliés aux comtes d’Albon, le château d’Iserand est passé par mariage aux mains des comtes de Tournon (1270), avant d’être pillé et brûlé lors des guerres de religion par le capitaine Clavel, chef des huguenots (1585). Abandonné, en ruines, il devint en 1789 bien communal de la commune de Sécheras. Et maintenant, il s’étiole sous la végétation.

Un défrichement régulier permettrait aux visiteurs de profiter de ce site sauvage spectaculaire proche des sentiers. La randonnée est devenue un atout majeur de l’Ardèche, on rêve d’inscription de la région à l’Unesco, alors ne laissons pas mourir le château d’Iserand, un spot idéal pour les amoureux de nature et de patrimoine.

Article publié dans le JTT du jeudi 5 juin 2025.

mercredi 28 mai 2025

Les nouveaux sentiers pédestres de Romans

La ville de Romans, dans un souci de renaturation et valorisation des espaces publics, a mis en place 5 sentiers pédestres permettant de découvrir ses trésors naturels et patrimoniaux.

Le point de départ de chaque parcours se situe au belvédère Saint-Romain, dans le nouveau parc François Mitterrand qui surplombe la ville, en haut de la côte des Chapeliers. Un plan général permet de choisir entre 5 boucles, suivant la durée et le dénivelé.

        1- Les rives de l’Isère : 4.6 km - 1h10 – facile. Parcours verdoyant entre Romans et Bourg-de-Péage

       2- Au fil de l’eau :  6.9km – 1h45 – Facile. En suivant la Savasse et le canal de la Martinette

3-     3Romans et son patrimoine : 9.4km – 2h20 – facile. Balade à travers les rues du centre historique

4-     4- Sur les chemins de Saint-Jacques : 12.7km – 3h15 – facile. Où l’on retrouve le chemin de Saint-Jacques aux Balmes

5-     5-  Sur les traces de Charles IX : 22km – 5h45 – difficile. Long sentier jusqu’à la forêt domaniale de Peyrins

Tous ces sentiers sont balisés et aussi disponibles sur l’application Jooks. Des QR codes agrémentent le parcours en donnant des explications détaillées pour chaque point d’intérêt.

Deux anciens sentiers s’ajoutent au nouveau panel :

        6- Le sentier des digues, autour des étangs de Chaleyre

        7- La balade des chaussures géantes au cœur de Romans

Ces randonnées pédestres ou promenades dominicales permettent d’admirer le patrimoine historique de Romans et de profiter de somptueuses vues sur le Vercors. Sans oublier que la marche contribue au bien-être physique et mental. Romans s’inscrit ainsi comme ville verte et agréable à vivre pour tous.

Article publié dans le JTT du jeudi 22 mai.

mercredi 21 mai 2025

Saint-Uze, la poterie et les ateliers d’art de Auvergne-Rhône-Alpes

C’est à la Maison de la Céramique de Saint-Uze que 12 artisans d’art de la région présentent leurs oeuvres, dans le cadre du prestigieux Concours Ateliers d’Art de France 2025. Depuis plus de 10 ans, ce concours célèbre le talent et la passion des artisans d’art. Céramiste, verrier, ébéniste, plumassier, créateur textile… mettent ainsi à l’honneur des savoir-faire d’exception et les jeunes talents de notre région.

C’est la 5e fois que la Maison de la Céramique à Saint-Uze accueille ce concours. Le 18 avril dernier ont eu lieu le vernissage de l’exposition et le palmarès régional. Deux lauréats ont été choisis par le jury, dans lequel ont pouvait noter, outre la présence de professionnels, celle de Daphné Michelas, historienne du patrimoine et chroniqueuse régulière sur Radio-France-Drôme. Dans la catégorie création, c’est Marianne Blengino, artiste ciseleuse, qui a emporté les suffrages avec son corset doré « Amazone ». Dans la catégorie patrimoine, Nina Recegant, courtepointière iséroise, n’a pas pu transporter le lit d’un château qu’elle a entièrement restauré, mais seulement quelques fils d’or tressés. Les autres candidats, qui ont rivalisé de créativité et de technique, offrent au visiteur des œuvres étonnantes par leur audace.

La Maison de la Céramique mérite une visite approfondie. Ses collections de Bleu de Saint-Uze et son histoire de la poterie locale sont parfaitement mises en valeur au rez-de-chaussée. Et cette saison, le pot de yaourt est à l’honneur à l’étage : Plus de 600 pots en faïence, grès, porcelaine, verre, carton, mais aussi yaourtières et objets publicitaires, témoignent de l'histoire et du développement du yaourt depuis les années 1920.

Artisanat d’art,jusqu’au 9 juin 2025, exposition temporaire « Les yaourts, des produits bien dans leur pot » : jusqu’au 28 septembre 2025, et collection patrimoniale : trois bonnes raisons d’aller visiter la Maison de la Céramique de Saint-Uze, qui est ouverte du 01/05 au 30/09/2025, tous les mercredis, jeudis, vendredis, samedis et dimanches de 14h à 18h.

Article publié dans le JTT du jeudi 22 mai 2025.

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jeudi 15 mai 2025

Chronique littéraire: Cézembre de Hélène Gestern

Un pavé dans la mer, comme Cézembre, petite île en face de Saint-Malo. C’est là que le narrateur, Yann de Kerambrun, professeur d’histoire en disponibilité, découragé par un divorce et un fils qui s’en va, retrouve son enfance, sa jeunesse. Lui qui a fui à 18 ans sa région natale, et la difficile communication avec son père, sévère armateur, pour étudier à Paris, est maintenant seul maître à bord de la maison familiale. Peu à peu il retrouve des sensations enfouies, apprécie la beauté des paysages, le plaisir de nager dans la mer.

Dans le bureau de son père, célèbre armateur maloin, Yann découvre des carnets datant de son arrière-grand-père, relatant la création puis l’essor de l’entreprise de bateaux familiale, ainsi que des éléments de vie personnelle. Le prof d’histoire de la Sorbonne se prend au jeu et se lance dans l’enquête. Pourra-t-il comprendre pourquoi son père était si dur ? Et son grand-père encore plus dur ? Une quête des racines compliquée et troublante, en compagnie d’une femme mystérieuse …

Hélène Gestern réussit à nous faire vivre la mer, les vagues, les humeurs changeantes des flots par de merveilleuses, envoûtantes et poétiques descriptions. L’intrigue est minutieusement distillée au fil des carnets du patriarche Octave et entre les pages des livres de poèmes de son épouse. Une difficile histoire de famille se dessine peu à peu, avec ses implications sur plusieurs générations. Une enquête familiale menée de main de maître et écrite dans un style éblouissant.

Cézembre est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du 5 juin.

jeudi 8 mai 2025

La Drôme après la guerre

Les Archives départementales de Valence présentent jusqu’au 27 juin une série de photos et documents rappelant les étapes de la reconstruction du département après la fin de la guerre 1939-1945. Tout était à refaire, tant au niveau administratif qu’économique et social. L’exposition décline les différents chantiers mis en œuvre dans chaque domaine.

Le premier souci, après la dissolution du gouvernement de Vichy le 20 août 1944 est de restaurer l’autorité républicaine. La Quatrième République est proclamée le 27 octobre 1946. Elle est instituée après la période du Gouvernement Provisoire, qui fait suite à la libération de la France de l'occupation allemande. La grande innovation, c’est le vote de femmes enfin accordé par le Général de Gaulle ! Aux élections d’avril-mai 1945, elles sont 12 millions qui accèdent enfin à la démocratie, la France étant le dernier pays européen à leur accorder ce droit.

Il faut aussi réguler l’épuration. Car les vengeances se multiplient, contre les collabos, contre ceux qui se sont enrichis par le marché noir et contre les femmes qui ont entretenu des relations avec les nazis. Des vengeances pas toujours pas toujours justifiées.

Au point de vue matériel, 162 communes de la Drôme étant sinistrées, les bâtiments ruinés, les ponts bombardés, il faut reconstruire et loger les habitants. Il faut aussi assurer le ravitaillement après des années de pénurie. Et remettre l’économie en marche, régénérer le monde du travail. Dans la Drôme, certains petits trafics sont pointés du doigt par la police, ainsi les enfants qui guettent les trains de militaires américains en gare de Tain, pour échanger des fruits contre du chocolat et du tabac ! 

Heureusement l’assistance et la solidarité s’organisent. On envoie des enfants drômois en Suisse pour quelques mois, on accueille les réfugiés d’Alsace-Lorraine, régions bien plus impactées par la guerre, on fait travailler les prisonniers allemands. Il reste à redonner le sourire et l’espoir en organisant à nouveau des loisirs, joutes, fêtes, bals…

Et entamer une réflexion sur « comment entretenir la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour que la France vive ». Ainsi, nombreux sont ceux qui collectent objets et témoignages pour un futur musée, tel celui de la Résistance à Vassieux.

L’après-guerre est une période de transition, où les Drômois se confrontent au poids du quotidien tout en essayant de profiter à nouveau d’une vie normale. Emprunts, nationalisations, plan Marshall, conduiront ensuite aux Trente glorieuses, période de forte croissance entre 1945 et 1975. Une euphorie qui a fait croire que tout cela ne recommencerait jamais !

Article publié dans le JTT du jeudi 8 mai 2025.

jeudi 1 mai 2025

Exposition Jaume Plensa au Musée de Valence

Sculpteur catalan internationalement reconnu, Jaume Plensa est à la fois artiste et philosophe. Un homme qui pense ses œuvres dans le but d’étonner les passants, de les faire sourire, de leur apporter un peu de rêve. Le « Messager » de la place des Ormeaux, inauguré en novembre 2024, est représentatif de son travail :  un être en position méditative, dont la carcasse transparente en acier inoxydable est formée de lettres et symboles provenant de tous les alphabets du monde. Message de métissage, de transparence, d’ouverture, et réflexion sur les tatouages virtuels ou non qui marquent l’histoire de notre corps.

Le film qui accompagne l’exposition proposée par le musée de Valence révèle un humaniste philanthrope, qui, malgré les dimensions colossales de ses œuvres, n’a pas attrapé la grosse tête. Des grosses têtes, pourtant, il y en a dans l’exposition. Mais c’est en extérieur que ses fameuses têtes, ses humains et ses sphères XXL réussissent des prouesses en modifiant le paysage, comme à New-York, Tokyo, Montréal, Madrid, Barcelone … Et à faire passer son message : « Où que j’aille, je trouve l’humanité ».

L’exposition « Jaume Plensa Être là » du musée de Valence est une déambulation poétique à la rencontre de dessins et sculptures réalisés ces trente dernières années par l’artiste dans des matériaux divers, du bronze à l’albâtre en passant par l’acier, la résine et les arts graphiques. Mais avant d’examiner ces œuvres, il faut commencer par visionner le film proposé au 2e étage pour bien comprendre son cheminement, nourri par la poésie, la philosophie et l’altruisme.

L’Exposition « Jaume Plensa Être là » est prolongée jusqu’au 4 mai au musée d’art et archéologie de Valence. Et comme tous les premiers dimanches du mois, le musée sera gratuit ce jour-là !

 Article publié dans le JTT du jeudi 24 avril.

samedi 26 avril 2025

L'Accueil muzolais au Pays basque

La grande sortie de l’Accueil muzolais organisée en ce début avril, a été une semaine de randonnées au Pays basque. Depuis leur lieu de séjour de Guétary, des maisons basques traditionnelles blanches au colombage rouge, 55 marcheurs ont découvert la diversité des paysages et des chemins entre France et Espagne.

Au programme, la Rhune, sommet emblématique de la région et le col d’Ibardin, lui aussi à cheval sur la frontière. Des incursions en Espagne à Hondarribia, au bord de la Bidassoa, à Bilbao et son célèbre musée Guggenheim, à San Juan de Gaztelugatxe, un site spectaculaire où a été tournée une partie de Game of Thrones. Des kilomètres de sentier, des centaines de mètres de dénivelé, dans les Pyrénées ensoleillées, mais aussi quelques achats détaxés et des bains de pieds dans l’océan, à Hendaye et Saint-Jean-de-Luz.

Les petits désagréments du voyage, panne de bus, escalade en mode Koh-Lanta et attaque de moustiques, n’ont pas altéré la bonne humeur générale. Le clou du voyage fut la montée au Pont d’Espagne au retour. Une semaine au top, pour laquelle chacun a chaleureusement remercié Philippe, l’organisateur bénévole de l’Accueil, et son équipe.



Article publié le jeudi 10 avril.

lundi 21 avril 2025

Les QR codes du parcours Seguin

Sur les deux rives du Rhône, de la statue de Marc Seguin à Tournon jusqu’à l’espace Linaé de Tain, 11 QR codes sont à découvrir. Pas toujours faciles à trouver, sur des murs ou de petits supports, c’est une véritable chasse au trésor, qui a été plébiscitée par les touristes en ce week-end de Pâques.

Ces QR codes racontent une multitude de détails techniques et d’anecdotes autour de la construction de la première passerelle par Marc Seguin en 1825. Conception, essais, problèmes administratifs, soucis de chantier, réalisation… et enfin inauguration, l’occasion d’une semaine de grandes fêtes sur le pont !

Saluons la réalisation de ces textes et vidéos très instructifs, que tous les habitants de Tain-Tournon devraient s’approprier, avant de profiter des festivités du bicentenaire qui vont ponctuer l’été.


Article publié dans le JTT du jeudi 1er mai.

mercredi 16 avril 2025

Le Café des Bonnes Nouvelles

Avec un tel nom, chacun a envie d’en franchir la porte. Eh bien c’est possible, car ce Café ouvert à tous, existe à Saint-Romain-de-Lerps. Un lieu de convivialité initié par les habitants du village, pour faire face à l’actualité morose. A l’image du Café des Bonnes nouvelles de Chambéry, qui fonctionne depuis une dizaine d’années, et dont Sylvie Pambet est l’instigatrice.

« Nous avons plusieurs bonnes nouvelles à partager aujourd’hui », annoncent Sabine et Charlotte, les animatrices, à la trentaine de curieux réunis ce mercredi 9 avril à Saint-Romain. Elles ont invité des responsables d’associations dédiées à la solidarité, qui ont chacun 15 minutes pour présenter leur projet et sa réalisation.

Laurence présente ENCOUR’ÂGE, association créée à Lamastre en 2017, pour répondre à la question : Que faire pour permettre aux anciens de bien vieillir au pays ? La création de la Maison Charra, colocation pour personnes âgées, est une des réponses. Concerts, repas partagés y accueillent un public élargi. Contact : association.encour.age07@gmail.com

Chantal représente l’association SOLEIL de Vernoux.  Née pendant le confinement par la création d’un groupe Facebook, elle fonctionne toujours par ce biais pour entretenir une solidarité entre les habitants du plateau : 2350 inscrits ! Qu’il s’agisse d’échanger des services, de collecter des fonds pour aider les plus démunis ou de faire la fête. Et ça marche ! Kits de rentrée scolaire, boîtes de Noël, activités enfants et formation de personnes aux soins d’urgence, ont été réalisés cette année. Contact : association.soleil07@gmail.com

Marie, de La Roche-de-Glun, est famille d’accueil pour animaux, dans le cadre des PETITES PATTES D’Agnès Féraud. Une association dont le siège est à Saint-Restitut, qui fonctionne par petites annonces pour recueillir les chats, chiens, lapins, NAC abandonnés et les dispatcher ensuite dans des familles de Drôme, Ardèche et Isère. Avant de les faire adopter. Contact : agnesferaud@orange.fr

Catherine présente L’ACCUEILLETTE de Valence, qui lutte contre le gaspillage alimentaire en allant ramasser chez les producteurs les récoltes invendables pour les partager, les cuisiner, les conserver, les distribuer dans les structures sociales. Bilan 2024 : 25 tonnes de denrées sauvées. Contact : contact@laccueillette.org

Ces initiatives, dont la concrétisation est un défi aux tendances mortifères de la société de consommation, sont de vraies Bonnes nouvelles ! Pour clôturer la soirée, avant le moment convivial d’échange, la maire de Saint-Romain, Anne, a exposé sa bonne nouvelle locale : le projet de reconversion de l’ancienne école en tiers-lieu pouvant accueillir toutes les associations.

Le Café des Bonnes nouvelles se réunit deux fois par an à Saint-Romain-de-Lerps. Alors observez, orientez positivement votre esprit et venez partager vos trouvailles ! Vous entendrez les témoignages de personnes qui inventent et réalisent des actions qui font du bien à la société et à la planète. Contact : cafebonnesnouvelles07@gmail.com ou Facebook.

Article publié dans le JTT du jeudi 17 avril.

jeudi 10 avril 2025

Chronique littéraire : L'usure d'un monde de F-H Désérable

Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Il désirait depuis longtemps marcher sur les traces de son modèle Nicolas Bouvier, l'écrivain-voyageur dont le livre « L'usage du monde », est devenu la référence de la littérature de voyage.

François-Henri voyage en bus et en auto-stop, pas pour s'émerveiller des lieux », mais pour rencontrer des Iraniens. Son carnet de route, à la fois humain et plein d’humour, trace le portrait d'un pays arrivé au point où la colère l'emporte sur la peur. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.

François-Henri Désérable, né en 1987 à Amiens commence à écrire à 18 ans, tout en poursuivant une carrière de joueur professionnel de hockey. Ses romans ont été dotés de nombreux prix.

« L’usure d’un monde » est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 3 avril 2025.

dimanche 6 avril 2025

Marie Denis expose au Palais Idéal du Facteur Cheval

Marie Denis est née à Bourg-Saint-Andéol en 1972, elle vit et travaille actuellement à Paris. Après des études d’art à Lyon et un séjour à la Villa Médicis, elle est une artiste reconnue en France et à l’international.

Issues de l’univers végétal et minéral, ses œuvres exposées à Hauterives dialoguent avec l’inspiration foisonnante du Facteur Cheval. Chacun à sa manière a construit son propre « Temple de la nature ». Ferdinand avec des pierres et de la chaux, Marie Denis en assemblant, tressant, sculptant des matériaux bruts glanés dans la nature pour les détourner, les réinventer. En hommage à son hôte, elle a même installé une « fantaisie botanique » et d’autres empreintes végétales ou minérales à l’ombre du Palais Idéal.

L’essentiel de l’exposition est présenté d’une part dans le musée, où un attrape-rêves géant en plumes de paon accueille les visiteurs, d’autre part dans la maison du Facteur, la villa Alicius, qui vient de réouvrir au public. Etoile de cuivre, grappe de raisin séchée, cheval pariétal, duvet d’herbacées, osier tressé, flammes végétales et collections hétéroclites … étonnent et interpellent. Le détournement des objets, l’originalité de la démarche, la prouesse technique de leur réalisation, autant de pas de côté qui sont l’essence d’une démarche artistique.

Cette exposition a une histoire insolite : prévue et installée en mai 2024 au Château d’Hauterives, elle n’a pas été montrée au public car une poutre de la charpente a cédé la veille du vernissage. Le soutien et l’action de nombreuses personnes a permis que le travail de Marie Denis soit alors déplacé au Palais Idéal sous le titre « D’eux ». D’eux, c’est un remerciement à eux, c’est aussi le Deux ième épisode d’une exposition étrange.

A voir au Palais Idéal jusqu’au 5 mai 2025.

Article publié dans le JTT du jeudi 3 avril 2025.

dimanche 30 mars 2025

Danse avec les tortues

La tortue est le symbole du Cap Vert. Pas loin des plages, plusieurs réserves naturelles permettent de les approcher. C’est le cas à São Pedro, dans l’île de São Vicente.

Il faut prendre une petite camionnette locale pour y venir depuis la capitale, Mindelo. Arrivés sur l’immense plage de sable blanc, les pêcheurs locaux proposent de vous amener au large, pour vous baigner avec les tortues. Affaire conclue, l’aventure commence par pousser la lourde barque de bois dans l’eau. Ensuite le pêcheur met le moteur en marche, et vous emmène à une centaine de mètres de la rive.

Il s’arrête alors, distribue des masques de plongée aux volontaires, puis commence à appâter les tortues avec des morceaux de poisson. Et elles arrivent ! De grosses tortues marines, dont la carapace mesure près de 1 m de large, très impressionnantes. Deux, puis, trois, quatre, cinq tortues tournent autour de la barque. C’est le moment de plonger dans l’eau transparente pour nager parmi elles.

Un instant magique mais légèrement angoissant, elles sont sauvages et si grosses. Ne pas les toucher, admirer leur aisance à flotter dans l’Atlantique. Mesurer la chance de pouvoir admirer de si près ces animaux mythiques. Puis remonter dans la barque pour immortaliser le moment. Et retourner sur l’immense plage où le sable blanc épouse les eaux turquoise. Se reposer au soleil et revivre l’émotion procurée par l’aventure.


dimanche 23 mars 2025

Possagno, le village-musée de Antonio Canova

Possagno, petit village entouré de montagnes dans la région de Trévise mérite le détour, pour son exceptionnel musée- gypsothèque dédié à Antonio Canova, ainsi que pour l’ultime œuvre de celui-ci, le magnifique Tempio Canoviano tout de marbre blanc qui le domine. 

Antonio Canova (1757-1822) est connu en France pour ses superbes sculptures de marbre blanc, dont celle de Pauline Bonaparte, princesse Borghese, en Vénus. Une œuvre éblouissante, qui fut à la fois une révolution dans le domaine de l’art, nécessitant six mois de préparatifs puis deux ans d’exécution. Et une provocation pour l’époque, car représenter Pauline dévêtue fit scandale et provoqua son succès. Les domestiques du prince introduisaient même, moyennant finances, les curieux devant la statue durant la nuit !

Né dans une famille de tailleurs de pierre, Canova apprend dès son plus jeune âge l'art de la taille du marbre. A Venise il remporte plusieurs prix, salué pour la délicatesse de ses sculptures. Son goût le porte vers la nature et les mythologies grecque et romaine : Thésée, Orphée, Psyché, les Trois Grâces, la Danse… La gypsothèque de Possagno contient tous les modèles originaux en plâtre de ses œuvres, rassemblés après sa mort par son demi-frère. On y découvre l’inventivité, le perfectionnisme de Canova. Ainsi que les différentes étapes de la création : modèles en terre, en fer, passage au plâtre, moulage, points de repère, précédant le travail sur le marbre.

Canova pratique également la peinture avec succès (minutieuses peintures Tempere exécutées à l’œuf et aux pigments). Il est apprécié dans l’Europe entière, exécute cénotaphes, bustes et statues en pied de nombreuses personnalités de l'époque, toute la famille de Napoléon, Juliette Récamier, Washington… Après Waterloo en 1815, il revient à Paris, chargé par le pape de négocier avec Vivant-Denon la restitution des œuvres d'art volées par l'armée napoléonienne.

Canova anobli est richissime, il consacre une partie de sa fortune à des oeuvres de bienfaisance. Pour son village natal de Possagno, il décide de remplacer l’église paroissiale dégradée par une construction majestueuse. Il fait tracer des routes, utilise les pierres locales et engage la population sur le chantier. Le résultat est un superbe « temple » dont le portique d’entrée rappelle le Parthénon avec sa double rangée de colonnes doriques de 10 m de hauteur, l’intérieur imitant le Panthéon de Rome. Deux monuments antiques à qui Canova voulait rendre hommage. L’abside est purement religieuse.

Le temple fut achevé après la mort de Canova par son demi-frère et tous deux y sont enterrés dans des caveaux somptueux. Depuis la Coupole, à 135 m, par jour clair, on peut voir jusqu’à Venise. Une passionnante et superbe visite à faire, dans un cadre idyllique, au pied du Monte Grappa.

dimanche 16 mars 2025

De Saint-Sauveur-de-Montagut à Guilherand-Granges, en passant par la Chine et l’Amérique, la Maison Montagut tricote la planète

Montagut est une marque de tricotage internationalement connue, qui, à partir de matières naturelles, coton, mérinos, mohair, cachemire, réalise une gamme exceptionnelle de polos, pulls et accessoires. 1200 magasins à travers le monde et un magasin d’usine à Guilherand-Granges, plébiscité en période de soldes !

Car c’est à Guilherand-Granges que se trouve maintenant l’entreprise, fondée en 1880 à Saint-Sauveur-de-Montagut par Adolphe Tinland (1831-1902). Celui-ci a profité de l’essor industriel en créant un premier moulinage de fil de soie actionné par la force motrice de la rivière Auzène. Depuis, 6 générations se sont succédé à la tête de l'entreprise, qui s'est adaptée et a évolué au cours des époques.

En 1925, Georges Tinland crée près de Valence un atelier de tricotage de soie, la Bonneterie cévenole, il est le premier à vendre des bas de soie sous la marque Montagut et s’oriente vers la lingerie de luxe. A cause de la guerre, la pénurie de soie pousse l'usine à devenir une entreprise de tricotage de maille, réalisant sweaters, combinaisons, pulls. Quand en 1950 le nylon et la rayonne remplacent la soie, l’entreprise s’adapte. En 1963 Léo Gros, gendre de Georges invente le fil Lumière, qui imite parfaitement la soie dans toutes ses qualités. Un produit d’exception qui va s’exporter jusqu’en Asie. En 2000 le polo ardéchois triomphe en Chine !

La renommée de la Maison Montagut s’accélère sous l’impulsion de Nicolas Gros et Marine Lozet-Gros, les dirigeants d'aujourd'hui. L’atelier de 1880 est devenu une entreprise mondiale qui crée des produits d’exception en conservant l’esprit et le savoir-faire français. Et qui va fêter dignement ses 145 ans d’existence en 2025.

Retour aux sources : elle participe à un projet d’envergure à Saint-Sauveur de Montagut, dans un contexte de développement touristique. La friche industrielle qui défigure le centre du village sera rénovée, pour abriter un parking, des commerces, une agence postale, un bureau de tourisme et un musée de l’Activité industrielle. La maison Montagut y ouvrira une boutique. Les touristes pourront tricoter des jambes sur la Dolce Via avant de goûter à la douceur du tricot local !

 Magasin d’usine : 1001 avenue de la République 07500 Guilherand-Granges.

Article publié dans le JTT du jeudi 20 mars 2025.

dimanche 9 mars 2025

« Le dernier costume n’a pas de poche » une BD de Laurent Galandon et une expo au CPA

Dans le dernier costume, on n’emporte rien, puisque c’est le linceul. Celui dans lequel Chamseddine Marzoug, pêcheur à Zarzis au sud de la Tunisie, près de la Lybie, inhume les migrants anonymes morts en Méditerranée, dont il recueille les corps abandonnés sur la plage. Un homme dévoué et modeste, mais obstiné, qui poursuit son travail malgré les difficultés. Autour de qui Laurent a brossé le quotidien de Zarzis, où se mêlent pêcheurs, passeurs, touristes, migrants rescapés ou en attente de départ.

Laurent Galandon est Valentinois, auteur reconnu de plus d’une quarantaine de BD depuis vingt ans. Un auteur humaniste, dont les thèmes sont toujours des sujets de société. En 2018, il découvre le travail de Chamseddine à travers un film de Hugo Clément, qui le révèle au grand public.  Chamseddine, ancien pêcheur, membre du Croissant Rouge, a déjà enterré des centaines de personnes depuis douze ans dans son Cimetière des inconnus.  Invité au Parlement européen en 2018, il plaide pour la prise en considération de la tragédie migratoire et réclame un nouveau terrain afin de continuer à donner une sépulture digne aux migrants décédés.

Laurent a donc pris contact avec Chamseddine et est allé passer 15 jours chez lui, pour s’immerger dans Zarzis, plaque tournante de l’immigration clandestine. Le récit choral qu’il en a tiré « Le dernier costume n’a pas de poche » montre la lutte au quotidien de Chamseddine pour apporter humanité et dignité aux vivants comme aux morts qui l’entourent.

Le Centre du Patrimoine Arménien ne pouvait passer à côté d’une telle histoire. L’exposition construite à partir des planches et photos de Laurent Galandon a ouvert dimanche 16 février, devant un public nombreux et motivé. Elle est enrichie par les apports théoriques de deux ethnologues, qui rappellent que 31 283 personnes ont disparu en mer durant les 10 dernières années, sans compter ceux dont les corps n’ont pas été retrouvés.

L’actualité de Laurent Galandon est trépidante en ce début d’année, puisqu’il vient d’être récompensé par le Fauve jeunesse au festival de BD d’Angoulême pour son dernier récit « Retour à Tomioka » sur l’après Fukushima. Une BD qui va bientôt devenir un film d’animation dans les locaux du studio Foliascope de Saint-Péray. De la Tunisie au Japon en passant par Valence, Laurent Galandon essaie de contribuer à une prise de conscience de la société devant les injustices. Qu’il pratique lui-même, pas seulement en écrivant, mais en accueillant régulièrement de jeunes réfugiés à son domicile. Un message de foi en l’humanité.


Expo au CPA « Le dernier costume n’a pas de poche » du 15 février au 13 avril 2025.

Dernières BD de Laurent Galandon : « Le dernier costume n’a pas de poche » chez Futuropolis et « Retour à Tomioka » chez Dargaud.

Laurent sera présent au festival de BD « Bulles en Drôme » début mai à Eurre. 

Article publié dans Regard Magazine de Mars 2025.

dimanche 2 mars 2025

La foire de Saint-Ours à Aoste

Aoste n’est qu’à 4h de route de Tain-Tournon, on y parle français comme dans tout le Val éponyme. Alors pourquoi ne pas tenter l’excursion pour visiter l’événement marquant de la vie valdotaine ?  Chaque année les 30 et 31 janvier, la Foire de la Saint-Ours, une manifestation artisanale et artistique, transforme les ruelles de la charmante cité en une gigantesque exposition à ciel ouvert.

La Saint-Ours en est à sa 1025e édition, elle a accompagné la vie, l’évolution du Val d’Aoste à travers les siècles. Une foire traditionnelle où le bois est à l’honneur : sculptures, tableaux, objets de décoration, outils, escaliers, meubles, échelles et tonneaux ... Les meilleurs artistes et artisans venus de Suisse, de France et d’Italie rivalisent de créativité et mettent en valeur l’esprit industrieux des montagnards sous toutes ses formes :  travail de la pierre, du fer forgé et du cuir ainsi que tissage du drap de laine, dentelles, vannerie ...

Avec un millier d’exposants pour plusieurs milliers de visiteurs, le centre est entièrement piétonnisé. Des gendarmes à chaque carrefour canalisent la foule dans les rues mises en sens unique pour les piétons. Sur les places, concerts de musique, spectacles de danse et stands de nourriture typique : Vin et charcuterie, polenta, fromage et petits fruits, réchauffent les corps, car la température est proche de 0°.

Au Moyen-Age, la foire s’installait aux alentours de la collégiale Saint-Ours. Les légendes racontent que c’est précisément devant cette église que tout a commencé : Le Saint aurait pris l’habitude d’y distribuer aux pauvres vêtements et sabots, ces chaussures en bois typiques que l’on peut encore aujourd’hui trouver à la Foire.

En fin d’après-midi, c’est à regret qu’on quitte cet univers de montagnes enneigées, où le ciel est bleu, le soleil brille, les maisons de pierre ont des toits de lauzes … Un plaisir des yeux, qui s’interrompt au tunnel du Mont-Blanc, mais a enchanté l’excursion.

Article publié dans le JTT du jeudi 27 mars 2025.