mercredi 25 juin 2014

Le Baz'Art des Mots

Pour les dingues de lecture, il existe un lieu idéal dans la Drôme des Collines : la Librairie Baz’Art des Mots à Hauterives. Mais peut-on appeler simplement librairie cette caverne d’Ali Baba, où l’on trouve avec le meilleur de la littérature et de la musique, une salle d’expo, un bar à thé, et des conseils à foison ? Le propriétaire des lieux, personnage haut en couleurs, organise aussi des concerts, des rencontres avec auteurs, éditeurs, artistes, et décerne un prix littéraire chaque année.
Cerise sur le gâteau, ce lieu magique est ouvert le DIMANCHE !

Le dernier week-end de juin est l’occasion d’une manifestation sans précédent : 27 h de lectures non stop, avec la participation d'écrivains renommés, dont Brigitte Giraud, Gérard Mordillat, Roselyne Bertin … Avec aussi des rencontres, des films, des éditeurs, une petite restauration et des musiciens.
Si vous êtes dans les parages, ne ratez pas cette occasion de découvrir le Baz’Art des Mots. Vous soutiendrez par votre présence la maison, qui rencontre de graves soucis financiers.

19 grande rue 26390 Hauterives

http://www.bazartdesmots.fr/

lundi 23 juin 2014

Besançon, capitale du Temps

Quelle meilleure date que le solstice d’été pour une grande fête autour du passage du temps ? Besançon a magnifié sa tradition horlogère en organisant ce week-end la première édition des 24h du Temps. A l’initiative de France Bleu, la course de la Terre autour du soleil a été l’occasion de nombreuses animations, concerts, expositions, conférences, spectacles, dans le cadre du palais Grandvelle, superbe écrin du Musée du Temps.

Mettez vous montres à l’heure ! Bourse horlogères, expertise, fabrication personnalisée, design, merveilles de technologie futuriste, montre atomique, cryogénique, .tous les professionnels et collectionneurs étaient là, des élèves du Lycée Horloger de Morteau, et de l’ENSSM aux grands noms de l’industrie horlogère, Maty, Péquignet, Dodane…

Le Musée est l’officiel gardien du Temps, son entrée gratuite le dimanche permettait d’admirer la collection historique, ainsi que les avancées de la mesure du temps depuis Galilée. Et de se régaler devant les manuscrits précieux des Grandvelle. De comprendre la rotation de la Terre autour du Soleil, grâce au Pendule de Foucault, installé dans la tour du Palais. 
Et s’il vous restait un peu de temps, le temps de vivre, vous pouviez le perdre, ou le prendre, à l’ombre des platanes centenaires de la place Grandvelle.

samedi 21 juin 2014

Chronique littéraire : Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, de Jonas Jonasson

Ce livre déjanté a valu un succès phénoménal à son auteur, écrivain et journaliste suédois né en 1961. Le film éponyme, vient de sortir sur les écrans, c'est une comédie farfelue très réussie. Vous allez revisiter de façon cocasse la politique du siècle !

Allan Karlsson est un vieillard têtu, non seulement il ne veut pas participer à la fête organisée pour ses cent ans, mais il décide de fuir sa maison de retraite. S'ensuit une aventure improbable, avec vol d'une valise, traque par une équipe de malfrats aux allures de Pieds Nickelés, morts violentes et amitiés subites. L'occasion pour lui de se remémorer sa vie rocambolesque. 

Allan, artificier de génie à forte tendance alcoolique, s'est trouvé mêlé à tous les événements historiques du 20ème siècle, passant de Franco à Mao, de Staline à Kim II-Sung, de Churchill à Nixon... Son interprétation désopilante de l'histoire permet toutes les outrances, portraits grotesques des hommes politiques, grandes stratégies militaires transformées en magouilles hasardeuses... C'est à la fois iconoclaste et jubilatoire.
Pas de réalisme dans ces péripéties impertinentes de l'Histoire, ni dans les épisodes loufoques de la fugue du centenaire, mais un fantastique sens de l'humour.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire est disponible chez Pocket au prix de 8,10 €.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 19 juin 2014.

lundi 16 juin 2014

La Madelon, viens nous servir à boire !

Installée dans ses nouveaux et spacieux locaux de Chanos-Curson depuis 2013, la Cave Courbis-Pradelle s’associe en beauté au centenaire de la Grande Guerre, par une nouvelle cuvée, en hommage aux Poilus : La Madelon. Jolie bouteille, à l’étiquette festive, dessinée par André Gey, mettant en valeur un Crozes Hermitage travaillé par les frères Pradelle, viticulteurs à Chanos depuis plusieurs générations.

Mais la visite de la Cave réserve d’autres surprises… Dans une belle salle d’exposition ouvrant sur les vignes, on découvre les surprenantes collections de la famille Courbis, associée depuis 2013 aux Pradelle. Et parmi elles, une extraordinaire série de douilles d’obus travaillées par les Poilus dans les tranchées.

Cet artisanat « thérapeutique» s’est considérablement développé entre 1914 et 1918. Il permettait aux soldats, dans leurs moments de répit, de s’occuper manuellement avec le matériel dont ils disposaient. Et leur créativité n’avait pas de limites. Les douilles étaient ciselées, gravées, ou dinandées, selon les artistes, avec les moyens du bord. La variété des motifs témoigne de la richesse des émotions exprimées : passage des saisons, souvenirs, messages sentimentaux ou  patriotiques. Tout ce qui permettait aux pauvres soldats des tranchées de rester des êtres humains.

A la santé de la Cave Courbis-Pradelle, qui valorise le moral des Poilus !



mercredi 11 juin 2014

La cousinade Faure

En ce dimanche de Pentecôte, nous étions plus de cinquante membres de la famille Faure, réunis autour d’Alice, la doyenne de 94 ans, à la Maison des Associations de Tain.
Les échanges de courriers, de photos, les recherches généalogiques, les souvenirs d’enfance, ont permis de retracer l’histoire de la famille, et aussi celle du quartier des Pillettes pendant presque un siècle.

Marie Françon a épousé Elie Faure à Tain en 1920. Brodeuse à la Teppe, elle a dû abandonner son travail pour s’occuper de l’exploitation familiale, son frère ayant été tué dans les tranchées de la Grande Guerre. Elie, lui, montait les lignes PTT en Ardèche. Années laborieuses, entre soin aux animaux, aux cultures, élevage de vers à soie ; trois enfants ont vu le jour : Jean, Simone et Suzanne.
 
Quand à leur tour, ils ont eu vingt ans, la seconde guerre a déchiré la famille, Jean envoyé en Allemagne au STO, Alice et son bébé restés aux Pillettes, Elie consigné d’un côté de la ligne de démarcation, Marie aux travaux agricoles de l’autre, avec ses filles. Amis, amoureux arrêtés. Courageuse face aux réquisitions allemandes, Marie a tenu tête au régiment mongol, alors qu’elle cachait des armes pour la Résistance et parfois des Juifs dans son grenier.

La paix est revenue, ramenant Elie et Jean aux Pillettes, Simone s’est mariée avec un jeune militaire venu de Belfort, Suzanne a épousé un mécanicien de Tournon, Jean a repris le domaine. Ils ont assuré la descendance de la famille Faure, avec 9 enfants, 22 petits-enfants, et déjà 20 arrière-petits-enfants. S’ils sont nombreux à résider en Drôme-Ardèche, quelques-uns avaient fait le déplacement depuis la Normandie, le Territoire de Belfort ou le Gard. Tous heureux de mieux se connaître grâce à cette sympathique réunion de famille.



vendredi 6 juin 2014

Réforme scolaire : la quadrature du cercle

La réforme des rythmes scolaires devait s’appliquer partout dès la rentrée de septembre 2013. Reportée par certaines municipalités jusqu’à la rentrée 2014, elle est en train de fondre comme neige au soleil.
Dans ma petite ville, après consultation des parents, voilà ce qu’il en reste : les élèves iront en classe de 8h à 11h et de 13h30 à 16h30 le lundi, mardi, jeudi, ainsi que le mercredi et vendredi matin, la dernière après-midi étant consacrée à des activités périscolaires. Plus question d’un allègement du temps de travail quotidien, on réduit la semaine. A l’encontre des rythmes préconisés par les spécialistes du développement de l’enfant.

J'avais pourtant espéré une réforme profonde. Avec un Président de gauche, une majorité de gauche, les conditions étaient idéales pour tenter de réformer l’éducation nationale, bastion traditionnel de l’électorat de gauche. Eh bien non, la réforme ne passe pas mieux que si elle venait de droite. Les  raisons en sont multiples : les municipalités démunies devant la gestion et le financement du périscolaire. Les habitudes, les acquis : parents ne voulant pas payer les activités, casse-tête pour ceux qui travaillent, enseignants refusant de sacrifier leur mercredi. Mais où est le bien de l’enfant ?

Pourtant, une réforme de fond est nécessaire. L’école de la République est inadaptée à la société actuelle et n’assure même pas l’intégration dans le monde du travail. Les profs font des miracles pour essayer de structurer, d’intéresser des enfants qui ne pensent qu’à déserter, soutenus par des parents désabusés.

Les autres systèmes scolaires, allemand, suisse, suédois… ne sont pas parfaits, mais ils sont pragmatiques : généralisation du numérique, apprentissage, séjours sportifs. Ils privilégient la prise de responsabilité, l’autonomie, la créativité. Et les élèves vont en cours cinq jours par semaine.

Il n’y a pas que les horaires à modifier. Le nombre d’élèves par classe, la reconnaissance des enseignants, la simplification administrative (le nombre d’autorisations nécessaires décourage toute initiative), le respect mutuel profs- parents… Quant aux programmes ? Si on y intégrait la conduite automobile, la cuisine, le travail manuel, la botanique et  l’astronomie, voire la programmation informatique ou l’histoire des religions, on aurait tous envie d’aller à l’école !